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"ONPC" : Kiddy Smile évoque la difficulté du coming-out et celle d’être noir en France par Tess Annest
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Publié le Dimanche 23 Septembre 2018
Le 21 juin dernier, il faisait parler de lui en portant un tee-shirt "Fils d’immigrés, noir et pédé" lors de la Fête de la Musique de l’Elysée. Samedi 22 septembre, Kiddy Smile était l’invité de Laurent Ruquier dans "On n’est pas couchés". L’occasion pour lui de revenir sur la violence d’un coming-out et sur la complexité d’être noir en France.
Kiddy Smile est désormais un artiste incontournable de la scène musicale française. D’abord danseur, puis DJ et chanteur, le jeune homme, fils d’immigrés camerounais, n’a jamais caché ses combats et les a même souvent portés sur les plateaux de télévison. Ce samedi 22 septembre, il était l’invité de Laurent Ruquier dans On n’est pas couchés. Venu pour parler de One Trick Pony, son tout premier album sorti le 31 août dernier, il y a évoqué son parcours atypique, ses textes mais aussi, son douloureux coming-out et sa couleur de peau. Et est brièvement revenu sur la polémique déclenchée par le fameux tee-shirt "Fils d’immigrés, noir et pédé" qu’il a porté le jour de la Fête de la Musique. "Si j'étais un artiste de musique samba et que j'étais venu avec des filles en string et des plumes, est-ce qu'on aurait parlé de la tenue de ces danseuses ?" a-t-il clamé dans l’émission. Un peu plus tard dans l’interview, Kiddy Smile a évoqué la liberté que lui a procuré le milieu de la musique électronique, ce que ne lui a jamais apporté celui du hip-hop, surtout en matière de sexualité. "Afficher mon homosexualité dans le milieu hip-hop, c'était quelque chose qui allait être compliqué (…) quand je suis tombé bien plus tard dans la scène ballroom, j'ai vu qu'il y avait un espace pour les jeunes comme moi et j'ai immédiatement contribué" a-t-il affirmé.
Le DJ en a d’ailleurs profité pour évoquer la violence d’un coming-out avec beaucoup de sincérité : "C'est violent pour la personne qui le fait, c'est violent pour la personne qui le reçoit. Mais quand on le fait, il y a ce sentiment pour la personne qui le fait de se dire 'Maintenant je suis assez solide pour être seul. Je suis prêt à faire ma vie en sachant que tu sais qui je suis, et si tu ne veux pas que je fasse partie de ta vie, c'est OK’". Des propos sincères et douloureux, mais selon le principal intéressé, être homosexuel en France n’est pas la chose la plus difficile à porter. Au cours de son entretien avec Laurent Ruquier, l’artiste a prononcé ces mots très durs à propos de sa couleur de peau : "J'adore porter des fourrures. Mais quand je marche dans la rue, si je m'approche trop près d'une dame, elle va d'abord refermer son sac à main avant de réaliser que je porte de la fourrure, donc qu'il se peut que je sois pédé et du coup d'être rassurée" avant de continuer "(…) le fait que je sois pédé dérange moins les gens, que le fait que je sois noir, ils se disent que ça fait un noir de moins qui essaiera de draguer leur fille… mais pas forcément leur fils" a-t-il conclut.
Des paroles qui interrogent sur l’état de la société française, surtout quand, quelques minutes plus tard, on écoute la réaction de Charles Consigny, nouvel arrivé dans l’émission. "Moi je suis juste un peu plus circonspect parce que je pense que les choses ont beaucoup changé ces derniers temps et que, notamment dans les domaines de la mode, de la télé, des médias (…) c’est presque plus facile de réussir quand on est fils d’immigré, noir et pédé, que quand on est fils de Français de souche, blanc et hétérosexuel" a-t-il osé dire en évoquant la "bienveillance médiatique" actuelle. Des affirmations qui ont choqué l’invité, mais qui ont également fait réagir les internautes. Les combats de Kiddy Smile ont encore du chemin à faire.
Merci de m’avoir reçu ! Quel exercice difficile d’organiser sa pensée dans la cacophonie générale et l’envie de ne pas dire des choses qu’on pourrait regretter par la suite ! J’ai voulu bondir de ma chaise a plusieurs reprises mais je penses que j’ai... https://t.co/GHPrLnY0CB
— Kiddy Sm!le (@Kiddysmile) 23 septembre 2018
#Indecence Charles Consigny estime qu’il « est plus simple de réussir dans les médias quand on est fils d’immigré, noir et pd que Français de souche blanc et hétéro » https://t.co/4Ufls0NTtH
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 23 septembre 2018