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Pourquoi le nouveau Stephen King va vous faire trembler par Sophie Rosemont
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5 minutes
Publié le Mardi 19 Février 2019
Plus de 50 romans et 200 nouvelles : à 71 ans, Stephen King pourrait sans complexes prendre sa retraite… mais non ! Son oxygène, il la trouve dans ses livres, qui, depuis le cultissime "Carrie", nous font trembler de peur. Son petit dernier, "L’Outsider", est un pavé imposant qui présente toutes les caractéristiques du style King. En voici trois…
1. Stephen adore brouiller les pistes
Le début de L’Outsider part comme un thriller assez banal, bien qu’horrifiant. On retrouve le corps sauvagement agressé d’un petit garçon de 11 ans, Franck. On vous laisse découvrir les détails dans le livre, mais c’est assez atroce pour que l’inspecteur Ralph Anderson veuille à tout prix trouver le coupable. Très vite, les témoignages comme les traces ADN désignent le coach sportif Terry Maitland, respecté et aimé de tous – forcément. Mais rien n’est si simple, comme d’habitude chez Stephen King, qui, ici, effectue un virage en seconde partie du roman pour nous plonger dans un genre à la fois horrifique et surnaturel. C’est osé, mais ça marche (et ça fait peur). Nouveau coup de maître du King, qui sait comme personne mixer fantastique, policier, fantasy parfois, horreur ou mélodrame avec un sens inné du suspense.
2. Il a le sens du rythme
Malgré ses 570 pages, on n’a pas trop le temps de s’ennuyer dans L’Outsider, qui subit des variations rythmiques imposées par son auteur. L’ouverture est fracassante, tout va vite, entre interrogatoires et arrestations... Puis, quand la culpabilité n’est plus tout à fait certaine et que les crimes se succèdent, King baisse le tempo, pour mieux nous prendre en plein cœur au détour d’une page. Comment peut-on être dans deux lieux à la fois ? Peut-on mourir de chagrin ? Peut-on tuer quelqu’un sans le savoir ? Toutes ces questions ont une réponse dans L’Outsider, qui, malgré son cadre bien limité (Flint City et Cap City, des villes américaines imaginaires) foisonne de lieux privés (salon, cuisine, banquette de voiture) et de personnages plus ou moins saisissables. Aucun détail, aucun second rôle n’est anodin.

3. C’est un obsédé !
Hormis le mélange des genres littéraires auquel il se prête avec délectation, Stephen King aime faire dialoguer ses œuvres, et ses obsessions par la même occasion. L’enfance martyrisée, le couple de quadras amoureux comme au premier jour, le justicier solitaire, les fausses apparences, la moralité malsaine des petites villes américaines, le combat éternel du Bien et du Mal, l’addiction (souvent à l’alcool, dont a lui-même souffert King)… et le base-ball, une de ses marottes ! On retrouve tous ses gimmicks narratifs dans L’Outsider. Il convoque également un personnage que l’on a déjà rencontré dans ses livres, en l’occurrence l’enquêtrice Holly de la Trilogie Bill Hodges, et offre un nouvel écho à La Part des Ténèbres, dont on ne s’est pas encore tout à fait remis.e.s. Cependant, l’autocitation n’est jamais vaine chez Stephen King : elle permet de creuser davantage dans la texture signifiante d’une œuvre qui interroge, encore et toujours, ce que sont les humains.
Stephen King, L’Outsider, traduction de Jean Esch, Albin Michel.
Sophie Rosemont